Ça s’est passé en 2023

8 décembre 2023 : Visite guidée de l’exposition Suzanne VALADON au Musée d’Art

Julie, notre guide, nous invite à prendre place devant le 1er des trois tableaux qu’elle va nous décrypter. Afin de permettre à chacun de découvrir les œuvres, Julie a réalisé des reproductions, modèles réduits à l’aide de découpages et de sur-épaisseurs, permettant ainsi de saisir les formes du bout des doigts.

Le premier tableau «Autoportrait au miroir» a été peint en 1927, l’artiste a 62 ans et se représente, plutôt rajeunie, l’air grave, coupe de cheveux à la garçonne et vêtements à motifs géométriques. Ce portrait est donc celui de celle qui est devenue Suzanne Valadon.
Car au commencement c’est la petite Marie Clémentine qui naît en 1865 dans un petit village du nord Limousin, de père inconnu. Elle a 5 ans, sa mère, blanchisseuse, l’emmène vivre à Paris dans le quartier Montmartre. A 11ans Marie Clémentine doit travailler comme lingère, mais elle rêve d’une autre vie. Elle sera acrobate de cirque, mais à 15 ans une chute de cheval l’oblige à changer d’activité. Elle devient modèle pour des artistes peintres (Puvis de Chavannes, Renoir, Toulouse-Lautrec, Degas…) et décide que désormais elle s’appellera Maria. Elle observe et apprend leurs techniques. Toulouse-Lautrec lui donnera le prénom de Suzanne qu’elle adoptera définitivement. C’est avec Degas qu’elle sera reconnue comme artiste peintre.
A 18 ans, en 1883, elle met au monde son fils Maurice, de père inconnu, mais à qui son amant donnera un nom en 1891 : Utrillo.
En 1892 Suzanne VALADON commence à pratiquer la peinture à l’huile.
Après nombreuses liaisons amoureuses, dont Erik Satie, elle épouse, en 1914, André UTTER un ami de son fils, de 20 ans son cadet.

Le second tableau « Lancement du filet» est une grande toile de 2m par 3m réalisée en 1914.
Plutôt connue pour ses nus féminins, Suzanne Valadon représente là, 3 hommes nus dans un paysage bucolique. En fait il s’agit d’une décomposition d’un mouvement en 3 séquences du même homme représentant la jeunesse et la force du modèle qui n’est autre que André Utter.

Le 3ème tableau « La chambre bleue » peint en 1923 est une explosion de couleurs et de motifs un peu oriental ; la femme allongée dans ce décor bleu est vêtue d’un pantalon, style pyjama rayé avec un petit haut rosé à fines bretelles ; elle a les ongles courts et une cigarette dans la bouche.
Notre visite s’achève sur le portrait d’Eric Satie.

Un grand bravo à notre guide Julie pour sa création de maquettes des œuvres et ses explications, permettant ainsi à nos amis non voyants et mal voyants de pouvoir malgré tout comprendre le travail de Suzanne Valadon. A.G.